La hausse des taux d’intérêts, tant sur le court terme que sur le long terme, ont fait l’objet de la plus grande attention.
Même lors des informations du soir vous avez été informé que c’était le moment d’acheter une habitation car le taux de l’emprunt hypothécaire allait augmenter.
Que le taux d’intérêt influence le prix d’achat pour les logements a cependant été passé sous silence. De plus des taux élevés sont le reflet de la croissance. Et la croissance signifie une amélioration de votre pouvoir d’achat.
Début février, les bourses ont fait les frais des soubresauts des taux d’intérêt. Les Etats Unis se sont le mieux redressés et pour la nième fois, l’Europe hésite. L’Eurostoxx600 prend une fois de plus ses distances avec la barrière des 400 points. Grand temps pour nos ténors du marché de mieux promouvoir l’Europe…
Sur le graphique 1, vous retrouvez l’impact négatif de la percée au niveau des différents indices boursiers. Afin de recouvrer la confiance des investisseurs sur le long terme, il est important que les anciens supports (entourés d’un cercle rouge) soient recouvrés. Vous devez dès lors accorder votre attention à ces niveaux.
Une entreprise peut présenter d’excellents résultats ainsi que de brillantes perspectives (= microéconomie), mais en cas de crise inattendue telle qu’une augmentation soudaine du taux de chômage, il en résultera une baisse de chiffre d’affaire (= macro économie). Les analystes sont conscients de la chose et dès lors les projections de performances des actions sont revues à la baisse.
D’autres exemples dans le cadre de la macro économie sont un changement dans la croissance attendue au niveau mondial, le déroulement négatif des relations internationales, des modifications dans la disponibilité ou dans le prix des matières premières, des changements de l’aspect juridique des biens livrés et… une modification des taux d’intérêt !
Quelques conséquences (théoriques) d’une modification des taux
Vous pouvez aisément comprendre que l’activité économique et la valeur des entreprises diminuent en cas d’augmentation des taux. De là découlent deux éléments à surveiller :
Sans nul doute, vous avez de nombreuses lectures au sujet de l’impact de la hausse des taux. Mais n’en tirons pas trop vite des conclusions et filtrons les nouvelles. Faites votre propre analyse et jetez un œil sur les graphiques suivants (graphique 2) mettant en parallèle l’indice boursier américain Dow Jones et les taux de la réserve fédérale*
Au cours de l’histoire nous voyons des périodes ou l’indice boursier et les taux évoluent de concert. A l’inverse, nous avons rencontré des périodes ou ces graphiques évoluaient dans des mouvements opposés.
En tant qu’investisseur, vous suivez comme de bien entendu la tendance boursière. Lorsque la tendance est orientée à la hausse, restez dans le train et profitez du voyage. Si la tendance s’inverse, profitez du prochain arrêt pour sortir à votre aise.
Et au plus la tendance se retourne, au plus vite vous verrez les actions baisser et percer leurs supports et cela en toute logique. Vous augmentez dans ce cas vos liquidités et serez au premier rang lors du prochain changement de tendance.
Si d’autre part vous souhaitez bénéficier des taux d’intérêts vous devrez momentanément vous occuper de beaucoup de moutons… en d’autres termes, beaucoup de ces moutons n’ont pas encore été tondus !
*Federal Funds Rate – pour les amateurs d’un supplément de théorie
La plupart des pays disposent de leur propre banque centrale et de leurs propres taux d’intérêts. Aux Etats Unis, ces taux sont appelés Federal Funds Rate.
Dépendant de l’économie et du danger de la hausse de l’inflation, Le FOMC (Federal Open Market Committee, un composant de la Federal Reserve System) adaptera à la hausse ou à la baisse les taux d’intérêt.
Le marché est cependant averti anticipativement de ces adaptations et c’est ainsi que pour 2018, les investisseurs tablent sur une nécessité de 3 à 4 révisions. C’est cependant ce qui a été décidé lors de la dernière réunion du FOMC.
In y a généralement 8 réunions par an. Aux Etats Unis, l’économie tourne bien, les prix sont en augmentation et la FED tempère les choses en augmentant les taux afin d’éviter une surchauffe des marchés.
En soi il n’y a là rien de négatif, au contraire, l’économie se porte mieux.
Les banques ont l’obligation de conserver suffisamment de réserves (= Federal Funds) auprès de la réserve fédérale. Si ces réserves sont mises en danger, les banques empruntent auprès d’autres banques disposant de réserves et ce au taux de la Federal Funds Rate (= tarif).
Mais il n’y a pas que les banques qui paieront des tarifs plus importants en cas de hausse des taux, les banques répercuteront ces hausses de taux vers leurs clients.
D’une part, une hausse des taux entrainera une baisse de l’activité économique, mais d’autre part, il y aura toujours un accroissement de l’activité économique car sinon l’augmentation des taux n’aurait pas été nécessaire…
Une hausse des taux a dès lors son importance tant qu’elle n’est ni brutale et qu’elle soit annoncée à temps. Les investisseurs n’aiment absolument pas de telles surprises…