Des frictions internationales sans précédent, tant sur le plan politique qu’économique, font en sorte que des chiffres prometteurs sont corrigés à la baisse.
La Chine a publié de mauvais chiffres de ces exportations industrielles et les gestionnaires de fonds font état d’une forte évasion de fonds des actions et des obligations.
Sur le graphique ci-dessus, vous voyez à gauche le phénomène de courbe de rendement inversée où les intérêts à court terme rapportent presque plus que les taux à long terme. Cette courbe et les signaux relatifs à une récession imminente (voir à droite l’indice prédictif ECRI) rappellent aux investisseurs la fameuse baisse du marché boursier de 2008.
Néanmoins, ce renversement de tendance a débuté il y a quelques mois, ce qui signifie que les actions favorites ont chuté les unes après les autres, inversant leur tendance haussière.
Comme je l’ai écrit précédemment, “pour mettre fin à cette spirale, les investisseurs ont un besoin urgent de nouvelles encourageantes. Les Etats Unis ont les rennes en mains pour cela…”
Plusieurs actions défensives sont actuellement épargnées par ces nouvelles évolutions de prix économiques. Les investisseurs reçoivent une prime de risque plus élevée en raison du rendement des dividendes plus élevé, de la valeur comptable plus élevée par rapport à la valeur boursière et du faible ratio cours / bénéfice.
Les actions défensives font partie de secteurs qualifiés de défensifs, les principaux sont :
la pharmacie (+1,7% depuis 1/1/2018), les services publics (+0,3%) et l’alimentation (-3,3%). Nous trouvons ici des entreprises qui résistent plus longtemps à cause du “besoin de nourriture, de médicaments et d’énergie”.
D’autre part, les actions de croissance sont des actions avec des attentes de croissance élevées et d’excellentes perspectives. En raison de l’évolution de la conjoncture économique, il est de plus en plus improbable que ces attentes puissent être satisfaites.
Examinons les trois plus fortes baisses des 20 dernières années. Le tableau ci-dessous vous voyez le résultat de 5 indices boursiers et de 10 actions défensives.
Indices boursiers :
Actions:
Examinons deux périodes :
Pourquoi le choix de deux périodes pour mon analyse ?
Les actions défensives résistent bien au début d’une baisse de prix. Le rendement élevé et le faible ratio cours / bénéfices justifient cette baisse des prix. Dans une première phase nous constatons un transfert des investisseurs vers des havres plus tranquilles et de ce fait les acheteurs/vendeurs permettent un certain équilibre des cours.
Les chutes de cours des actions défensives sont nettement moins importantes dans une première phase. Mais si la baisse se poursuit, les actions défensives seront également impactées. Néanmoins le résultat reste meilleur que la moyenne du marché. Cependant, si nous prenons en compte le fait que les investisseurs prennent généralement aussi un certain nombre d’actions non défensives en plus des actions défensives, la différence est faible.
Le tableau nous indique également que la diversification est importante.
Au cours d’une des baisses nous constatons qu’un secteur/ou un pays donné donne de meilleures performances qu’un autre secteur/ou pays. Concernant la baisse actuelle, nous voyons deux éléments importants qui peuvent améliorer le rendement de nos portefeuilles :
Alors que la plupart des bourses affichent un nouveau plancher et qu’elles approchent le cours le plus bas en 2 ans, l’indice SMI suisse n’atteint même pas le plancher d’un an !
L’examen régulier de la force des indices boursiers et des secteurs vous permet de constater cette différence à temps et d’y apporter une correction.
Lors d’un retournement de tendance, les investisseurs en actions auront tendance à privilégier les liquidités. Dans mes billets je souligne régulièrement l’importance de la constitution de liquidités lorsque le marché boursier devient rouge.
Ainsi vous disposez de ressources au moment où la tendance reprend son cours haussier.
Bien entendu je n’ignore pas que lors d’une correction de très courte durée, les indices boursiers fonctionnent mieux nonobstant vos liquidités. Par contre, personne ne peut prédire la durée alors que la tendance reste négative tant qu’il n’y a pas de nouveaux sommets ni de planchers plus élevés.
Le dilemme d’entrer dans une position opportune reste réservé aux gestionnaires de fonds qui doivent mesurer par rapport aux indices de référence.
En tant qu’investisseur privé avisé et expérimenté et avec une vision à long terme, vous avez la chance de rester à l’écart et d’attendre la fin de la tempête …